Histoire du château de Meyrargues


Site statégique commandant la vallée de la Durance Meyrargues abritait déjà un castrum à l'époque carolingienne. De cet édifice en bois, rien n'a subsisté. La construction du chateau actuel commence au XIe siècle, période où apparait également le village bati au pied du piton rocheux, le long de la rivière. Ainsi qu'en atteste une bulle pontificale datée de 1024 mentionnant l'existence de Hugues, seigneur des Baux et de Meyrargues, ce fief appartenait alors à la puissante famille provençale des Baux, sous la suzeraineté théorique de l'archeveque d'Aix. Elle en restera propriétaire jusqu'en 1291, date à laquelle Hugues III des Baux est contraint, pressé par ses créanciers, de vendre au comte de Provence ses seigneuries de Meyrargues et du Sambuc.

LA SUZERAINETE DES COMTES DE PROVENCE

Suzerains de Meyrargues, les comtes de Provence inféodent ponctuellement cette seigneurie, alors prospère, pour remercier leurs alliés et vassaux, si bien que la terre de Meyrargues change plusieurs fois de maitres entre 1291 et 1442. En 1442, le roi René en fait don à Artaluche d'AIagonia, gentilhomme napolitain qui l'avait soutenu pendant les guerres d'Italie. 

LE TEMPS DES ALAGONIA

Artaluche d'Alagonia, qui trouve la récompense bien maigre au regard de ses services, ignore que Meyrargues, restera la propriété de sa famille pendant deux siècles. Le chateau possède alors toutes les caractéristiques d'une forteresse médiévale. Il forme un imposant quadrilatère dont les murs épais de 2 m environ sont flanqués de tours massives et carrées directement assises sur le rocher. Contemporaines des guerres de religion, les dernières années du règne des Alagonia sur Meyrargues sont marquées par des événements dramatiques. A deux reprises en 1589 et 1594, le chateau et le village sont pillés et partiellement détruits par les troupes royalistes. En 1605, le seigneur Louis d'Alagonia est décapité à Paris pour avoir comploté contre Henri IV . Quelques années plus tard la branche des Alagonia s'éteint. Le chateau est légué à l'un de ses parents; Léon de Valbelle  , seigneur de Cadarache

DIFFICULTES ET RECONSTRUCTION

Les descendants de Léon de Valbelle resteront jusqu'à la Révolution en possession du chateau auquel ils donneront sa configuration actuelle. En 1650, l'édifice est détruit par les troupes du comte d'Alès pour punir l'engagement de Léon de Valbelle au coté des frondeurs. L'importante campagne de reconstruction qui est entreprise peu après modifie considérablement la physionnomie des batiments, qui conservent cependant une grande partie de leurs volumes initiaux. L'aile sud es abattue, ce qui donne au chateau une forme de fer à cheval. Désormais ouverte sur l'extérieur, la cour est précédée d'une vaste terrasse reliée aux jardins par un escalier bordé d'une rampe à balustres de pierre. La distribution des ailes latérales sont pourvues de plafonds à la française. Les Valbelle font percer de nombreuses ouvertures dans les murs. Après avoir connu plusieurs propriétaires, cette belle demeure provençale a, en 1952, transformée en hôtel de luxe.

Racheté ensuite par un fond d'investissement immobilier, le château a été complétement restauré et divisé en appartements locatifs. Le parc entourant le château a été cédé à la commune.

Merci à "Mamie Lucette" pour ses précieuses recherches !

Joseph d'Arbaud

Joseph d'Arbaud (Jóusè d'Arbaud selon la norme mistralienne - Josèp d'Arbaud selon la norme classique ; né à Meyrargues, 4 octobre 1874-Aix-en-Provence, 2 mars 1950) était un poète provençal d'expression occitane et un félibre. Aristocrate, proche de Folco de Baroncelli-Javon, gardian lui-même, il est l'auteur du roman La Bête du Vaccarès (la Bèstio dóu Vacarés - en norme mistralienne - La Bèstia dau Vacarés - en norme classique).

Joseph d'Arbaud naît dans la propriété familiale à Meyrargues, dans une famille aisée. Il est le fils de Philippe d'Arbaud et de Marie-Louise Valère-Martin (également féblibresse et écrivaine provençale de langue d'oc). Élevé dans l'amour de la langue provençale et de l'Histoire, il voue un profond respect à Frédéric Mistral, le chantre de la littérature provençale. Marie d'Arbaud, sa mère, est l'auteur d'un recueil de poèmes en provençal publié sous le nom de Lis Amouro de ribas(« Les Mûres des talus »).
À l'âge de 10 ans, il part étudier chez les jésuites à Avignon, puis fait des études de droit à Aix-en-Provence. Après quelques années mondaines parmi les jeunes écrivains aixois, dont Joachim Gasquet, il part en Camargue et devint manadier1, à l'image de son cousin éloigné Folco de Baroncelli-Javon, quelques années plus tôt. Pour Jacques Blais (1984), ce faisant, d'Arbaud répond « au besoin d'éprouver pour son compte le sentiment de grandeur que dégagent ces régions austères ».
Il a pour égérie Marguerite de Baroncelli-Javon (sœur du célèbre manadier, écrivain et fervent défenseur de l'âme provençale Folco de Baroncelli-Javon et du cinéaste Jacques de Baroncelli, qui fut reine du Félibrige de 1906 à 1913 sous le capoulierat (la présidence) de Mistral et épousa en 1914 le peintre post-impressionniste Georges Dufrénoy.
En 1918, il devient majoral du Félibrige (Cigalo di Jardin) et dirige la revue Le Feu.
Il meurt à Aix-en-Provence en 1950 après avoir épousé en 1946 Yvonne Recours, de Barjols (Var). C'est du reste dans cette localité qu'il est inhumé dans un tombeau rappelant les sarcophages des Alyscamps d'Arles.

Meurtre à Meyrargues, le mystère Ponce Gaudissard

Le crime est barbare et le mobile incompréhensible. Quand une mère et sa fille sont retrouvées mortes, chez elles, à Meyrargues (13), ligotées, et égorgées dans leur maison en feu, l’affaire fait grand bruit. Pendant des mois, les gendarmes font et refont "l’entourage" des deux femmes. Pendant des mois, ils multiplient les prélèvements génétiques.

C’est finalement une autre agression, commise à Pertuis, qui les mettra sur la piste. Celle d’un homme dont ils étaient pourtant tout près. Un homme qui ne passera jamais aux aveux, contre lequel ils n’ont aucune preuve matérielle, mais dont le passé pèsera lourd devant les jurés. 31 mars 2003. Ce sont les collègues de Chantal d’Amato qui préviennent les secours, inquiets de ne pas la voir arriver au bureau. Audrey, sa fille de 24 ans, est elle aussi absente de son travail. Mais quand les pompiers enfoncent la porte de la maison, ils découvrent le corps de Chantal, saucissonné avec du scotch. Dans la pièce voisine, celui d’Audrey gît sur un lit, attaché avec des fils électriques, un bâillon sur les yeux, le visage lacéré de coups de couteau. Et visiblement, le meurtrier s’est acharné sur la fille. Face à la monstruosité du crime, les gendarmes sortent les grands moyens. Ils veulent absolument connaître le profil psychologique de l’assassin. Pour la première fois en France, un profileur intervient, et son expertise est claire : le meurtrier connaît les victimes, il en veut à Audrey, et son sang-froid dénote une certaine "habitude". Il s’agit probablement d’un récidiviste, qui recommencera encore…. Les enquêteurs n’ont qu’une piste : des traces ADN retrouvées sur les lieux du crime. La famille, les voisins, les collègues... tout le monde y passe. Des centaines de tests génétiques sont réalisés mais rien n’y fait ! L’empreinte digitale et le sang retrouvés chez les d’Amato ne correspondent à personne. Il faut attendre un an pour que l’enquête rebondisse. Le 2 février 2004, à Pertuis, dans la banlieue d’Aix-en-Provence, un homme s’en prend à sa belle soeur. Il l’agresse dans son appartement, la viole et jure de la tuer. Pris en flagrant délit, Poncé Gaudissard n’aura pas le temps de mettre ses menaces à exécution. Mais le mari de la victime alerte les policiers : cet homme travaille aux Cars des pays d’Aix, la société de transports qui employait la jeune fille de Meyrargues : Audrey d’Amato ! Les gendarmes ont enfin un suspect solide ! Un couteau, des câbles électriques… Le mode opératoire est le même. Et surtout, Poncé Gaudissard est un violeur récidiviste au casier judiciaire long comme le bras. En garde à vue, Gaudissard nie tout en bloc. Aucun élément matériel ne permet de lui coller l’assassinat de Meyrargues sur le dos. Les empreintes trouvées sur les lieux du crime ne sont pas les siennes. Mais les gendarmes n’en démordent pas. Et un an plus tard, ils interpellent à nouveau Gaudissard, persuadés d’avoir découvert son mobile : une lettre envoyée à la société de transports du chauffeur de bus. Le courrier, signé de la main du Procureur, exige des renseignements sur Gaudissard pour indemniser l’une de ses anciennes victimes. C’est Audrey d’Amato qui a traité le dossier ! La jeune fille aurait donc découvert le passé de son collègue. Le 1er juillet 2008, le procès s’ouvre avec un dossier sans aveux ni preuves matérielles, mais beaucoup d’anciennes victimes qui défilent à la barre. Poncé Gaudissard écope de 30 ans de prison. Mais il continue à crier son innocence et, un mois avant le second procès en appel, les faits semblent lui donner raison. L’ADN parle enfin ! Presque sept ans après le meurtre de Chantal et Audrey, les traces ADN retrouvées chez les victimes parlent enfin ! Elles appartiennent à un homme qui vit en Picardie . Un coup de théâtre incroyable…. Qui tourne finalement court. Car le laboratoire s’est trompé ! Les premiers prélèvements ADN sont finalement déclarés inexploitables. Et Gaudissard repasse devant les Assises, où il voit sa peine aggravée. Le jury le condamne cette fois à la perpétuité